A peine sept bornes sur la piste que nous rencontrons les premiers cyclistes de la journée, deux Français venus d'Alaska et un Suisse. Nous discutons un moment avant de reprendre la route et de croiser un autre cycliste qui nous annonce la couleur : dans 10 kilomètres, nous monterons sur un plateau avant d'arriver sur une portion où il y a beaucoup de cailloux qui roulent.
Nous mangeons sur un tronc tombé au-dessus d'un ruisseau presque au sommet du plateau. L'après-midi se fait sans peine jusqu'à la fameuse section en mauvais état. Nous sommes à 30-40 kilomètres de la Villa Cerro Castillo et la route devient très large, assez large en fait pour au moins quatre voitures, et en effet les graviers de la piste ne sont pas scellés dans la terre comme d'habitude et roulent sous nos roues. Coup de chance le vent est avec nous et la route est plate. Il semblerait que l'élargissement de la route est assez récent. Les bas-côtés ont été grignotés, pas de place pour une tente. Il est également difficile de trouver de l'eau non boueuse, c'est la première fois depuis le début de la Carretera Austral.
A l'heure à laquelle nous espérons trouver un endroit pour dormir nous ne trouvons strictement rien. L'heure tourne et nous voilà à monter une colline, puis à passer les 2000 km depuis le début de notre périple. Après le selfie de rigueur, nous cherchons encore un peu avant de nous résigner à aller au camping Los Nires à 10 kilomètres de la Villa Cerro Castillo. Soulagés d'avoir trouvé un endroit où dormir, nous réalisons que le sol du camping est très dur, sûrement trop pour installer notre tipi correctement. Etant donné l'heure avancée (18h30) et notre état de fatigue, nous optons pour l'option Bed&Breakfast. La chambre et la salle de bain sont très propres, une bonne nuit s'annonce.
